Les filles et moi avions passé la journée sur le Calypso, notre bateau. J'adorais être aux commandes de cette petite merveille, encore plus quand il y avait les filles pour prendre la relève. Notre amitié était vraiment idyllique, j'étais comblée de bonheur avec ces filles si spéciales! Lynn et moi étions les deux guerrières ninjas de l'équipe. Un problème? On le réglait avec nos mains et des coups de pieds bien placés. Nos deux autres compères le faisaient avec l'aide de leur cerveau et de leur capacité de réflexion. C'est certainement pour cela que notre équipage était si complet et efficace : nous avions d'un côté les bras et de l'autre les cerveaux. Nous étions parfaites, intouchables! Nous étions toutes les quatre des filles à l'apparence inoffensive et pourtant on inspirait la crainte de toutes les personnes qui s'étaient déjà mesurées à nous. Les gens avaient fini par comprendre que nous étions une véritable unité et qui si l'on s'attaquait à l'une d'entre nous, c'est tout comme si on s'attaquait à l'intégralité de notre groupe. Inséparables malgré toutes les épreuves que l'on a connu... Les filles et moi, c'est une grande histoire d'amour.
On revint sur la terre ferme. Lynn et moi-même sommes chargées de ramener notre butin à la planque qu'on s'était faite il y a maintenant plusieurs années. Sans rechigner, je mis sur chacune de mes épaules de grands sacs plein de trésors qui assureront notre survie et je fis signe à Lynn de me suivre. « C'est que c'est pas tout léger tout ça! » dis-je en plaisantant à l'attention de mon amie. On s'avançait à grandes enjambées sur notre île que j'avais appris à aimer à travers les années où je l'ai habité. Notre planque se trouvait derrière une butte où personne n'allait jamais d'habitude, grande fut alors ma surprise quand je vis trois hommes essayaient de s'emparer de nos réserves. Je lança un regard à Lynn, l'air de dire "je vais me les faire", et me précipita vers eux en laissant derrière moi tous nos sacs. Les poings serrés et déterminée, je cria à l'adresse de ces hommes qui n'étaient plus qu'à quelques mètres de moi qu'ils feraient mieux de déguerpir avant de se prendre la raclée de leur vie. Ils m'ignorèrent. Grosse erreur. Rapidement, j'en isola un et le mis facilement à terre. Il ne s'attendait sûrement pas à un tel assaut. J'entendais Lynn se battre avec les deux autres, il fallait que je finisse celui-ci rapidement avant qu'elle n'ait de sérieux problèmes. Heureusement, il finit par me supplier de le laisser tranquille et je le vis filer en courant. Ni une, ni deux, je me retourna pour aider mon amie. Une fois les autres hommes achevés, je regarda Lynn, l'air amusé. On avait cette même qualité -ou ce défaut-, nous sommes des fonceuses. « Y'a plus qu'à trouver une autre cachette! Fais chier quand même... On aurait du les abattre tiens, ça leur apprendrait! » D'un autre côté, on avait eu de la chance que la planque ne se soit pas faite découvrir avant. Nous avions encore plus de chance d'avoir pu assister à la tentative de vol. Ce n'était pas si mal donc. Je récupéra les sacs que j'avais abandonné un peu plus loin avant de retourner près de ma complice. « C'est dommage que les filles ne soient pas avec nous... Elles auraient su où établir notre nouvelle planque. On fait quoi maintenant? »